Réduire l’empreinte carbone : les petits secrets de notre assiette

Différents types de fruits de mer sur des assiettes blanches.

Notre consommation de nourriture a un impact majeur sur notre environnement, notamment en termes d’émissions de gaz à effet de serre. Aujourd’hui, il est urgent de repenser notre manière de nous alimenter afin de réduire notre empreinte carbone et ainsi lutter contre le changement climatique. Dans cet article, découvrez de nouvelles manières de consommer qui pourront vous aider à diminuer votre impact écologique.

Des gestes écologiques à adopter pour réduire notre empreinte carbone

Il est fascinant de constater combien nos choix alimentaires peuvent avoir un impact significatif sur notre empreinte carbone. Par exemple, saviez-vous que la consommation de viande, en particulier le bœuf, est l’une des principales sources d’émissions de CO2 dans notre alimentation ? Selon les données de Our World in Data, le bœuf génère 36,44 kilogrammes de CO2 pour 1000 calories consommées 1. En comparaison, le poulet génère seulement 5,34 kilogrammes de CO2 pour la même quantité de calories et le tofu, seulement 1,17 kilogramme.

La viande, une source importante d’émissions de CO2

Il est souvent suggéré que le meilleur moyen de réduire son empreinte carbone alimentaire est d’adopter une alimentation végétalienne, un régime méditerrannéen ou opter pour le flexitarisme, car les produits laitiers et le fromage ont une empreinte carbone plus importante que le porc ou le poisson. Cependant, un graphique partagé par Hannah Richie de Our World In Data 2 nous fait réfléchir à deux fois avant de manger du poulet.

La production de soja, une source cachée d’émissions de CO2

Le soja est une autre source importante d’émissions de CO² dans notre alimentation. Selon un article de Hannah Ritchie, la production de soja a explosé au cours des 50 dernières années et a doublé au cours de ce siècle. Comme le montre le graphique partagé par Ritchie, les trois quarts de cette production sont destinés à l’alimentation animale.

En effet, 37% de tous les soja produits dans le monde sont destinés à l’alimentation des poulets. Seuls 6,9% sont transformés en tofu, lait de soja, en soja pour remplacer de la viande et autres produits à base de soja.

Les impacts cachés de notre consommation de poulet

Notre consommation de poulet a également augmenté de près de 20% l’année dernière, car de plus en plus de personnes cuisinent à la maison pendant la pandémie. Cette hausse de la consommation de poulet entraîne une augmentation de la production de soja, ce qui a un impact direct et indirect sur notre empreinte carbone.

La déforestation, un autre impact de notre consommation de viande

La déforestation est un autre impact majeur de notre consommation de viande. En effet, la majorité de la déforestation est causée par l’élevage de bétail plutôt que par la production de soja. Cependant, il existe un lien indirect entre la production de soja et la déforestation.

Par exemple, lorsque vous achetez un hamburger, il se peut qu’il provienne d’une vache nourrie au soja brésilien, ce qui contribue à la déforestation de la forêt amazonienne.

Privilégier les produits locaux et saisonniers

L’empreinte carbone de notre alimentation est fortement influencée par le transport des produits que nous consommons. En effet, plus un produit parcourt une longue distance pour arriver dans notre assiette, plus son impact écologique est important. Pour cette raison, choisir de consommer des fruits et légumes locaux et de saison est primordial pour réduire notre empreinte carbone. Ils ont généralement moins voyagé et ont donc émis moins de CO2 lors de leur transport. De plus, ils sont souvent cultivés sans recours aux serres chauffées, contribuant ainsi également à diminuer les émissions de gaz à effet de serre.

Astuces pour consommer local et de saison

  • Se rendre chez les producteurs locaux : cela permet de soutenir les agriculteurs de notre région tout en bénéficiant de produits frais et de qualité.
  • Acheter en vrac : cela permet de réduire les emballages et de mieux sélectionner la quantité d’aliment souhaitée.
  • Se renseigner sur les fruits et légumes de saison : cela peut être utile pour planifier ses menus tout en réduisant son empreinte carbone.

Privilégier une alimentation végétarienne ou végane

L’élevage du bétail est l’un des principaux contributeurs aux émissions de gaz à effet de serre liées à notre alimentation. En limitant, voire supprimant totalement notre consommation de viande, il est possible de diminuer sensiblement notre empreinte carbone. Privilégier une alimentation végétarienne ou encore mieux, végane, permet non seulement de réduire les émissions de CO2, mais aussi de préserver les ressources en eau et en sol, nécessaires à la production de nourriture pour le bétail.

Comment remplacer judicieusement la viande ?

Il existe aujourd’hui une multitude d’options pour remplacer la viande dans notre alimentation. Les alternatives suivantes peuvent vous aider à varier vos repas tout en réduisant votre impact écologique :

  1. Les protéines végétales : lentilles, pois chiches, haricots rouges… Ces aliments sont riches en protéines et en fibres, leur intégration dans nos menus peut donc nous permettre de combler nos besoins en nutriments sans avoir recours à la viande.
  2. Le tofu et le tempeh : ces deux aliments à base de soja sont également riches en protéines et peuvent être cuisinés de multiples façons, faisant d’eux d’excellentes alternatives à la viande.
  3. Les céréales complètes : quinoa, boulgour, épeautre… Alliées aux légumineuses, elles constituent une source complète de protéines végétales qui peut permettre de remplacer efficacement la viande dans notre alimentation.
Emballage écologique de viande à base de plantes sur fond vert.
Emballage écologique de viande à base de plantes sur fond vert.

Réduire le gaspillage alimentaire

Tout au long de la chaîne de production alimentaire, des pertes et du gaspillage ont lieu. Selon les estimations, environ un tiers de la nourriture produite dans le monde est perdue ou gaspillée. Ce gaspillage a des répercussions importantes sur l’environnement, notamment en ce qui concerne les émissions de gaz à effet de serre. Chaque produit jeté représente en effet une perte en termes de ressources utilisées pour sa production, son transport et son stockage. Il est donc fondamental de chercher à

réduire cette quantité de nourriture destinée à être jetée, aussi bien à notre niveau personnel que collectivement.

Astuces pour réduire le gaspillage à la maison

  • Faire ses courses avec une liste : cela permet d’acheter uniquement ce dont on a besoin et ainsi de limiter le gaspillage.
  • Cuisiner les restes : il existe de nombreuses recettes simples pour transformer les restes de notre frigo en d’excellents plats.
  • Conserver correctement ses aliments : bien ranger son réfrigérateur, utiliser des boîtes hermétiques ou encore congeler certains produits permettent de les conserver plus longtemps et donc d’éviter le gaspillage.

La transition dans l’agriculture et ses impacts sur notre alimentation

Dans son dernier livre « Grand Transitions », Vaclav Smil décrit la transition en cours dans l’agriculture. Selon lui, l’agriculture moderne ne repose plus seulement sur l’énergie solaire, mais également sur les énergies fossiles et l’électricité. En effet, la production alimentaire moderne dépend fortement des engrais fabriqués à partir de gaz naturel, du diesel qui fait fonctionner les machines et des camions qui transportent les produits à travers le monde.

La consommation de poulet, une consommation de diesel ?

Selon Smil, lorsque vous mangez du poulet, vous consommez en réalité du diesel. En effet, l’énergie nécessaire à la production de la viande provient principalement de l’alimentation animale. Par exemple, pour produire une seule poitrine de poulet de 170 grammes, un poulet doit consommer environ 600 grammes de nourriture, soit l’équivalent en énergie d’une tasse de diesel.

Des solutions pour réduire notre empreinte carbone

Il existe des solutions pour réduire notre empreinte carbone. Par exemple, nous pourrions manger directement du tofu au lieu de transformer le diesel et le soja en poulet. Cela nous permettrait d’économiser 77% de la production de soja alimentée par le diesel et de reboiser les terres utilisées pour cette production, ce qui en ferait un puits de carbone au lieu d’une source de carbone. Ainsi, chaque petit geste compte pour réduire notre empreinte écologique.

Face à l’urgence climatique, il est crucial de repenser notre manière de nous alimenter pour réduire notre empreinte carbone. Privilégier les produits locaux et saisonniers, adopter une alimentation végétarienne ou végane et lutter contre le gaspillage alimentaire sont autant de pratiques qui, mises en place au quotidien, peuvent contribuer significativement à diminuer notre impact écologique. Alors, pourquoi ne pas commencer dès aujourd’hui ?

  1. https://ourworldindata.org/food-choice-vs-eating-local ↩︎
  2. https://ourworldindata.org/soy ↩︎
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