Ce n’est un secret pour personne que les automobiles sont une énorme source de pollution atmosphérique, contribuant à cinq catégories de polluants atmosphériques majeurs : les oxydes d’azote, les particules, l’ozone, les composés organiques volatils (COV) et le monoxyde de carbone.
Côté positif, notons que les émissions et certaines concentrations de COV ont fortement diminué depuis le milieu des années 1990 en Europe et en Amérique du Nord, grâce à une législation de plus en plus stricte en matière d’émissions et à des stratégies de réduction de la pollution de l’air.
Compte tenu de la transition vers l’électrification, les recherches sur les particules non liées à l’échappement (comme l’usure des freins et des pneus) se sont multipliées, car ces sources ne disparaîtront pas avec les voitures électriques. Mais il y a une chose qui n’a pas été étudiée de près : les émissions de COV non liées aux pots d’échappements.
Une nouvelle étude 1 s’est penchée sur le sujet et les résultats sont surprenants. Les auteurs de l’étude indiquent que les alcools contenus dans le liquide lave-glace « représentent une fraction plus importante des émissions des véhicules dans le monde réel que ne le laissaient supposer les estimations précédentes ».
En fait, ils ont constaté que les rejets de deux alcools (éthanol et méthanol) représentaient près de deux fois la quantité de tous les COV rejetés dans les gaz d’échappement.
Effarant, non ?
Que sont les COV ?
Les composés organiques volatils (COV) sont une vaste classification de molécules à base de carbone qui se vaporisent facilement et qui peuvent contribuer à la formation d’ozone.
Des chercheurs de l’université de York, au Royaume-Uni, et leurs collègues ont donc décidé de mesurer les quantités d’ingrédients de lave-glace vaporisés par les voitures sur une route réelle.
Ils ont alors constaté que ces produits constituent une source « importante, bien qu’inattendue » de polluants émis par les automobiles. Les chercheurs notent que cette constatation devrait entrer en ligne de compte dans les futures politiques de réglementation, en particulier lorsque les conducteurs passeront aux véhicules électriques, qui continueront bien sûr à nécessiter des pare-brise propres.
Connaissez-vous l’effet pare-brise ?
A ce stade, on ne peut pas parler de pare-brise sales sans mentionner à quel point ils sont plus propres aujourd’hui… grâce au déclin alarmant des populations d’insectes.
Surnommé « l’effet pare-brise », ce terme a gagné en popularité en 2017 à la suite de la publication d’une étude sur la disparition des populations d’insectes.
L’étude a été inspirée par des témoignages anecdotiques de personnes trouvant moins d’insectes morts sur leur pare-brise. Nous savons désormais que le taux d’extinction des insectes est huit fois plus rapide que celui des mammifères, des oiseaux et des reptiles. Au rythme où les insectes déclinent, ils pourraient disparaître d’ici un siècle.
Une caractéristique importante des émissions des produits d’entretien automobile est qu’elles sont indépendantes du type de carburant, ce qui signifie que les émissions sont applicables à tous les véhicules, y compris ceux alimentés par des batteries électriques », écrivent les auteurs de l’étude. « Par conséquent, nous utilisons ces informations pour proposer la nécessité d’un facteur d’émission direct de COV pour les véhicules électriques dans les méthodologies internationales utilisées pour quantifier les impacts du transport routier sur la qualité de l’air ».
En fin de compte, ce n’est qu’une preuve de plus que les voitures électriques ne sauveront pas la planète et ne nous épargneront certainement pas la pollution générée par les automobiles. Nous aurons toujours le problème des émissions de particules provenant de l’usure des pneus, des freins, de l’embrayage et de la route, ainsi que de la remise en suspension de la poussière de la route, remuant toutes les particules qui se sont déposées sur la route auparavant. Vous pouvez maintenant ajouter à cela les COV qui s’échappent de nos pare-brise.
Bien que les voitures électriques soient meilleures que leurs prédécesseurs à essence, il est important de se rappeler qu’elles restent des voitures et que trouver des moyens de réduire notre dépendance à leur égard contribuerait grandement à préserver un environnement plus vivable.