Le monde fascinant des bourdons
Les bourdons, ces insectes vibrants qui butinent de fleur en fleur, nous surprennent une fois de plus par leur comportement étonnant. Une nouvelle étude a récemment révélé que ces petits gymnastes du monde des insectes aiment jouer. Oui, vous avez bien lu, les bourdons aiment s’amuser ! Ils prennent du plaisir à rouler des petites billes en bois, sans autre motivation apparente que le bien-être que cela leur procure.
Les abeilles sont-elles intelligentes ?
Samadi Galpayage, doctorant à l’Université Queen Mary de Londres et premier auteur de l’étude, s’interroge sur nos perceptions de l’intelligence animale. Nous avons souvent tendance à penser que l’homme est le seul être capable d’éprouver des émotions et d’avoir une expérience subjective du monde. Mais est-ce vraiment le cas ?
Les abeilles, qui sont des êtres très différents de nous, pourraient bien nous prouver le contraire. Les bourdons sont en effet de très bons modèles pour l’étude de la cognition. Ils apprennent rapidement et font preuve d’une grande flexibilité dans leur résolution de problèmes.
Pourquoi étudier les bourdons ?
Les bourdons, en plus d’être des modèles intéressants pour l’étude de la cognition, sont aussi des créatures qui éprouvent des états émotionnels positifs et négatifs. Les chercheurs ont souvent recours à des récompenses alimentaires pour tester les capacités des bourdons.
Cependant, dans cette nouvelle expérience, les bourdons ont été présentés à des petites billes et n’ont reçu aucune récompense lorsqu’ils ont interagi avec ces objets, en sautant dessus et en les poussant.
Un comportement spontané
Samadi Galpayage précise que le comportement des bourdons était volontaire et spontané. Les bourdons ont une réputation d’ouvriers acharnés, ce qui est vrai. Toutefois, l’idée que les bourdons puissent s’adonner à des activités ludiques est nouvelle et fascinante.
Cela montre que les bourdons sont capables d’éprouver du plaisir et ne se contentent pas uniquement de réaliser des tâches essentielles à leur survie immédiate, comme la recherche de nourriture.
Comment a été réalisée cette étude ?
Lors d’une précédente étude, d’autres chercheurs avaient formé des bourdons à rouler des billes vers une cible en échange d’une friandise sucrée. Ils avaient alors remarqué que parfois, les bourdons roulaient les billes en dehors de la zone d’expérimentation sans aucune récompense. Ce comportement a suscité de nouvelles questions, qui ont conduit à l’hypothèse que ce phénomène pourrait être assimilé à un comportement ludique.
Pour leur récente étude, les chercheurs ont mis en place plusieurs expériences. Ils ont observé 45 bourdons dans une arène fermée où ils pouvaient suivre un chemin dégagé pour atteindre une zone d’alimentation, ou bien ils pouvaient s’éloigner du chemin pour aller dans des zones où se trouvaient des billes en bois.
Les résultats de l’étude
Les chercheurs ont découvert que les bourdons allaient volontairement interagir avec les billes. Chaque bourdon a roulé les billes entre une et 117 fois pendant l’expérience. Les chercheurs estiment que le fait que les bourdons aient répété ce comportement sans aucune récompense alimentaire suggère que le fait de rouler les billes était en soi gratifiant.
Dans une autre expérience, 42 bourdons pouvaient entrer dans deux chambres de couleurs différentes, l’une contenant toujours des billes et l’autre sans objets. Lorsqu’on leur a ensuite offert le choix entre les deux chambres sans billes, les bourdons ont préféré la chambre qui était de la même couleur que celle qui contenait précédemment les billes.
Admirez donc par vous même sur le lien suivant : https://www.rts.ch/play/tv/lactu-en-video/video/le-jeu-du-bourdon?urn=urn:rts:video:13547160
Une définition du « jeu »
Pour définir le fait de rouler les billes comme un « jeu », les chercheurs se sont appuyés sur un cadre théorique qui utilise cinq critères pour établir cette définition. Cela inclut le fait que le comportement n’a pas contribué à des stratégies de survie, a commencé dans des conditions sans stress, et était intrinsèquement gratifiant. Les chercheurs ont également constaté que les schémas de jeu en relation avec l’âge ressemblaient à ceux d’autres jeunes mammifères.
Les bourdons plus jeunes interagissaient plus avec les billes que les bourdons plus âgés, et les bourdons mâles roulaient les billes pendant des périodes plus longues que les femelles.
Qu’en conclure ?
La découverte que les bourdons ou les abeilles peuvent jouer est une avancée importante pour la science car elle fournit des preuves supplémentaires qu’un insecte peut éprouver quelque chose qui ressemble au plaisir. C’est une preuve supplémentaire que les bourdons, comme de nombreux autres animaux, sont bien plus que de simples êtres robotiques. Ils ont un comportement et une vie bien plus riches que ce que nous aurions pu imaginer.