Nous, les humains, avons une vision réductrice du monde qui nous entoure. Nous avons tendance à croire que seules les créatures dotées d’un cerveau et d’un système nerveux central sont capables de ressentir, de se souvenir et de réagir à leur environnement.
Cependant, les plantes, malgré l’absence de ces organes, ont développé des moyens incroyables pour interagir avec le monde qui les entoure. Elles sont capables de traiter les informations provenant de sources externes et d’y répondre. Les plantes peuvent même se souvenir de certains stimuli et communiquer ces informations à d’autres plantes.
Comparaison entre les réactions des plantes et des animaux
Les animaux, y compris les humains, possèdent des neurones qui transmettent les sensations à un système nerveux central (le cerveau). Si notre cerveau détermine que ces sensations sont négatives et dangereuses, il envoie un message à leur point d’origine, nous incitant à réagir pour éviter la continuation de cette douleur. Nous avons également des souvenirs qui nous permettent d’éviter la douleur future.
Les plantes, en l’absence d’un système nerveux central, ne traitent pas les sensations de la même manière. Cependant, elles réagissent bel et bien à des sensations désagréables. Par exemple, si vous touchez les feuilles de la sensibilité, également connue sous le nom de Mimosa pudica, elle les fermera. Si vous taillez un arbuste, il produira un calus autour de la plaie et stimulera probablement une nouvelle croissance en dessous de la coupe.
Il est fascinant de constater que, malgré leurs différences biologiques évidentes, plantes et animaux ont tous deux développé des systèmes sophistiqués pour percevoir et interagir avec leur environnement. Les mécanismes exacts peuvent différer, mais l’objectif fondamental de survie et d’adaptation reste le même.
La mémoire des plantes
Les plantes conservent des souvenirs de ces événements. Ces souvenirs ne sont pas stockés dans un cerveau centralisé, mais répartis dans toute la plante, plus près de l’endroit où le souvenir est nécessaire.
Prenons un exemple : touchez plusieurs fois les feuilles d’une plante sensible et celle-ci ne fermera plus ses feuilles. Elle a appris que la sensation n’est pas une menace et gardera cette connaissance pendant jusqu’à 40 jours.
Autre exemple, les plantes vivaces se souviennent du moment où elles doivent commencer à pousser à nouveau au printemps. Si elles fleurissent avant que les pollinisateurs ne soient sortis de leur hibernation, cela serait contre-productif. Fleurir alors qu’il fait encore trop froid pourrait causer des blessures, voire la mort. Ainsi, de nombreuses plantes produisent des protéines qui leur permettent de se souvenir du nombre de jours écoulés depuis leur dernière exposition au froid, et de ne recommencer à pousser que lorsqu’elles jugent cela sûr.
Il est génial de noter que ces « souvenirs » végétaux, bien qu’ils ne soient pas stockés de manière conventionnelle comme dans un cerveau animal, jouent un rôle crucial dans l’adaptabilité de la plante à son environnement. Cet aspect de la mémoire cellulaire démontre que la nature a trouvé différentes manières, selon les espèces, de conserver des informations vitales pour la survie.
Communication entre espèces
L’une des relations interespèces les plus importantes et les plus fréquentes sur Terre est l’association mycorhizienne entre les champignons et les racines des plantes, une relation commune à environ 90% des espèces végétales.
À travers ces réseaux, les plantes communiquent avec les champignons et d’autres plantes, transfèrent des nutriments et envoient des signaux de stress. Les plantes partagent des produits chimiques importants comme l’azote, le carbone et le phosphore à travers les réseaux fongiques.
Des plantes telles que l’aloe vera, les tomates et d’autres plantes s’informent mutuellement avec des signaux électriques pour stimuler la croissance des plantes, améliorer la guérison des plaies, entre autres raisons.
Cette interaction mutualiste entre plantes et champignons est un parfait exemple de la façon dont la nature crée des ponts entre des espèces apparemment disparates pour le bien commun. Ces associations illustrent à quel point les écosystèmes sont interconnectés, chaque membre jouant un rôle essentiel pour soutenir l’ensemble.
Les plantes s’écoutent entre elles
Comme de nombreux animaux, certaines plantes communiquent également à l’aide de sons. Le son n’est rien d’autre que des vibrations dans les ondes sonores, quelque chose que les cellules végétales peuvent évoluer pour produire et que les fibres végétales peuvent détecter.
Quelques études récentes sur la communication végétale montrent que certaines plantes émettent des ondes sonores à haute fréquence. Les plants de tomates et de tabac produisent des sons lors des sécheresses ou lorsque leurs feuilles sont coupées.
Cet échange sonore, bien que différent de notre communication verbale, montre à quel point les plantes ont développé des méthodes ingénieuses pour s’adapter et réagir à leur environnement. Le fait que certaines plantes puissent « écouter » et « réagir » aux signaux des autres démontre une forme de communication non conventionnelle qui élargit notre compréhension de la façon dont les êtres vivants interagissent entre eux.
Les plantes « pensent »… sous terre
La majeure partie de la vie d’une plante se déroule sous terre. C’est là que les plantes font leur « réflexion », dans un réseau décentralisé de cellules sensorielles et de mémoire – un système nerveux qui pourrait contenir plus d’un billion de cellules, soit à peu près le même nombre que dans un cerveau humain.
Malheureusement, nous, les humains, apprécions principalement les plantes pour leurs organes de reproduction ( leurs fleurs, fruits et graines), plutôt que pour leurs parties pensantes. Comme nous, elles utilisent pourtant les deux pour survivre.
La conscience est le produit d’interactions neuronales complexes au sein d’un système nerveux central, que les plantes n’ont pas. Mais il ne faut pas confondre la mémoire avec la pensée consciente. Même chez l’homme, la mémoire n’a pas besoin d’être consciente. Nos cellules de mémoire T apprennent à identifier et à combattre les organismes infectieux sans aucune intervention humaine consciente. Les vaccins ne fonctionneraient pas si nos cellules n’avaient pas une fonction de mémoire. Chez les plantes et les humains, la mémoire peut se produire au niveau cellulaire, indépendamment de la conscience.
Les plantes n’ont pas de système limbique, la fonction du cerveau humain qui crée des émotions et des souvenirs à partir de l’expérience sensorielle, donc les plantes n’ont pas d’émotions complexes comme le bonheur ou la tristesse. Lorsque vous tondez la pelouse, les plantes ne vous en veulent pas, mais elles produisent cette odeur de « herbe coupée », qui est un composé volatil libéré lorsque l’herbe est attaquée par des herbivores. Le composé attire les carnivores qui attaquent les herbivores. Ainsi, l’herbe ne se fâche pas ; elle se venge.